22 Octobre 2010
Le harcèlement moderne s’enracine dans un climat de valeurs perverties : perte de l’autorité, soumission, irresponsabilité générale, désolidarisation de masse. L’individu, à force de promouvoir son image, disparaît de lui-même.
Traité en consommable, il se consomme dans des journées sans direction ni sens, en éternelle « victime ». L’auteure montre comment les « violences sensorielles » (publicités…) s’allient aux violences psychiques (tyrannie de la
beauté, de la rentabilité à court terme…) pour consacrer la mort du lien social, mais plus encore, celle de l’individu, engoncé dans des peurs irréductibles. Le « more competitive » devient le slogan harceleur d’un« totalitarisme rampant », dépolitisé, sans projet, vide, latent. Dès lors, l’individu, perdu dans son existence, cherche une transcendance jusque dans des formes d’emprise subtiles, fondées sur la spiritualité sectaire. Fondé sur la manipulation mentale, le système s’auto-engendre et crée les misères dont il souffre.
"Tous des harcelés ?" - Armand COLIN Octobre 2010
A lire également du même auteur : Le suicide en entreprise :
Une approche du suicide en entreprise comme phénomène de société plus vaste, qui ne se résume pas aux « contraintes organisationnelles » mais s’enracine dans un délitement profond du lien social. Le suicide y est conçu comme le symptôme d’une société en perte de sens et de transcendance, et analysé aussi dans ce qu’il engendre (médiatisation, instrumentalisations diverses etc.)...
"Le suicide en entreprise" Chez Ed. du Palio/Sémiode Editions
Bonne lecture à toutes et à tous !